Après Joelle Kuntz, éditorialiste du très instructif journal Le Temps en 2009, après Stephane Eicher et Philippe Djian en 2010, c'est l'artiste Nicolas Fraissinet qui parraina cette année la seizième édition de la semaine de la francophonie en Suisse.
Des concerts, des ateliers et des rencontres avec des musiciens ayant travaillé ses partitions ou avec des élèves et étudiants curieux de son parcours d'artiste ont eu lieu à un rythmle soutenu. Le chanteur tient un blogue dont un extrait du récit (souvent poétique) de la semaine est cité ci après :
J’entends des voix qui parlent de moi
- Qu’est ce qu’il a ?
- je crois qu’il est fatigué. ( Tu m’étonnes que je suis fatigué ! Allongé en forme de tapis au fond de la loge, la tête écrasée sur une housse de guitare, incapable de manger ou parler, un troupeau entier de fourmis dans chaque jambe et à travers la respiration, et le moindre geste en forme de lutte vaine et avortée …. Oui je suis « fatigué » ! )
Cette histoire aux accents désespérés ne l’est pourtant pas du tout, le moment de monter sur scène arrive, je reste tapis dans l’ombre, les yeux fixés sur le micro, éclairé dans le noir, qui m’attend à des années lumières de ma cachette protectrice.
« vas-y Nicolas »…..
J’avance lentement sur une scène mouvante, les projecteurs tournent dans une lumière figée, je contourne l’immense piano qui m’attend avec bienveillance, ça y est, le premier objectif est atteint….je suis au micro, aveuglé, mais rassuré de ne pas avoir chaviré avant.
C’est à ce moment qu’elle est arrivée, douce et frôlante, comme une petite voix de conviction insubmersible, un inexplicable Au-delà qui retient la chute. « Tiens bon, nous y sommes, je te porterai s’il le faut, n’oublie pas ta joie. » … comment l’oublier ? Il y eut un éclair de projecteur, et la chaleur aux veines, je n’ai pas vu passer les 30 minutes de concert qui m’avaient été autorisées… les doigts guidés sur le clavier je traverse mes quelques chansons en éclats de rires… après ces longues minutes de bonheur volées au corps, arrive la fin de concert, retour dans les loges, quelques instants encore épargnés, puis l’effondrement (...).
Dans son carnet de bord, le chanteur évoque "Klein et Nicolas de Stael, <ses> deux anges visuels, puis René Char et sa fureur de dire les choses avec grâce..."
La Vague Yves Klein |
Il a parcouru une exposition consacrée au photographe Nicolas Dhervilles.
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