lundi 7 juin 2010

Visite à Saint-Remacle, prétexte à digression sur l'art public...

Ce dimanche 6 juin 2010, une visite guidée de l'église Saint-Remacle était proposée aux visiteurs. Nombre de propos tenus par notre guide, M. Jacques Wynants, ont alimenté ma réflexion, en vue d'une table ronde sur l'art public contemporain.
Partagez ce questionnement :
L'art public est-il une expression artistique quelconque, à ceci près qu'elle s'insère sur l'espace public? Ou la création est-elle en soi différente du fait qu'elle est destinée à s'adresser à tous, sans qu'il y ait une démarche volontaire pour y accéder ?
En d'autres termes, l'artiste créateur d'art public pense-t-il/doit-il penser différemment du fait qu'il travaille pour la collectivité, et, notamment, avec les fonds de la collectivité? Doit-il canaliser son imagination?

La statue de Saint Sévère, oeuvre du sculpteur liégeois Verburg, 1703, actuellement visible à Saint-Remacle, a pu être réalisée grâce à une souscription publique. Si elle se trouvait dès l'orgine dans un lieu fermé - mais accessible à tous - et visité en priorité pour des motifs non liés à l'art, la statue a été commandée (et payée) par une collectivité. Art public?

Un Saint Remacle en bois (traces de polychromie), 1693, a séjourné une cinquantaine d'années à l'extérieur avant d'être réinstallé à l'intérieur vers 1890, au musée communal jusqu'en 1980, puis à Saint-Remacle. Art public?

Les plans de l'église actuelle, réalisée elle aussi grâce à une souscription, ont une histoire mouvementée : dans les années 1780, l'on commanda des plans à Renoz. Ces plans ont disparu. Quelque cinquante ans plus tard, c'est à Vivroux que l'on demande une étude. Celle-ci ne plaît pas, si bien qu'enfin Cremer dessine l'église que nous connaissons (à ceci près qu'il prévoit deux tours ; Lebas retouche, en supprimant l'une d'elles).
Quel rôle la commande d'une oeuvre (en l'occurrence, en sculpture ou en architecture) joue-t-elle sur la création? quel est le lien entre le commanditaire et l'oeuvre? Ce lien a-t-il évolué selon les époques?

A défaut d'un site consacré à Saint-Remacle, les amateurs parcourront avec bonheur le site de la société verviétoise d'archéologie et d'histoire : http://www.svah.be/ qui leur fournira notamment des éléments bibliographiques et une 'petite chronique' (pour les verviétois, surtout, mais pour les autres aussi, l'histoire de Guy Weitz, qui fut organiste à Saint-Remacle, vaut le détour...).
Sachez enfin que l'église Saint-Remacle sera ouverte aux visiteurs chaque samedi et dimanche de juillet/août 2010, de 14 à 17 heures. Un feuillet explicatif est disponible à l'entrée et certains week-ends, des visites guidées seront offertes.

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