samedi 6 novembre 2010

La place de l'artiste dans notre société

Lors du vernissage de la porte de la paix d'Alain De Clerck à Verviers, le 8 octobre dernier, M le Député provincial Paul-Emile Mottard, initiateur du programme 'Aux Arts, etc.', a bien souligné l'un des objectifs poursuivis, à savoir une meilleure compréhension par le citoyen de ce qu'est l'art public.
De nombreuses initiatives en ce sens ont émaillé les programe dans les seize communes partenaires de la province.
A titre d'exemple, choisis de façon tout à fait subjective:
L'hôtel de ville de Flémalle voit son entrée 'caparaçonnée' de sacs de toile qui suggèrent un camp militaire.
Ces fortifications n'ont pas été conçues comme un symbole du retranchement dans lequel le service communal et ses agents fonctionnent, de l'isolement, voire d'une certaine lutte entre le citoyen et son administration, comme a pu le capter un oeil non averti.
Marie Zolamian explique : "des talus fortifiés constitués de sacs de terre (...) font référence à l'ampleur historique de la résistance de la région à tous les passages guerriers (...) la terre utilisée provient (...) de la cockerie de Flemalle. (...) caractère industriel de la région (...) désir de renaissance, de réhabilitation des terres polluées (...).
Quelle qu'en soit l'explication, l'oeuvre a suscité le questionnement.

A Visé, le concept mis en place consistait à offrir aux visiteurs des sucreries confectionnées par les artisans locaux.
Au nombre impressionnant de personnes présentes le soir du vernissage on eu pu croire que l'artiste avait réussi un pari de montrer combien l'art (en particulier l'art public) est moins populaire que la gastronomie...
Sylvie Macias Diaz quant à elle proposa simplement "aux glaciers et patissiers de la cité de (...) renouer avec 'le chef-d'oeuvre de réception' des compagnons". Son idée : une oeuvre patissière.
Qui sait si cette explication est bien la seule...


L'art public n'est pas toujours aisé à décoder. Le seul fait qu'il appelle l'attention est sans doute en soi un succès. Quels sont les motifs d'insérer l'art en rue ? Ceux-ci ont-ils évolué avec les époques ? Quel lien s'établit entre le créatif et le pouvoir public commanditaire?


Toutes ces questions seront débattues le samedi 27 novembre 2010 de 14 à 18 heures lors d'une séance de réflexions sur l'art public public et l'artiste contemporain :


historique de l'art public, par Michèle Degauque

art public, l'expérience mexicaine, par Adrian Jurado

situation de l'artiste contemporain, par Michel Barzin

apport de l'art public en éducation permanente, par Patricia Gérimont

conclusions par Claude Desama
modération par Jean-Bernard Barnabé

Le polygône de l'eau, rue de Limbourg 41B à 4800 Verviers nous accueille.

Le souhait de l'organisation est que l'assemblée soit aussi représentative que possible de notre société : artistes et autres citoyens, de tous horizons, sont les bienvenus.
Entrée libre, mais réservation nécessaire

mercredi 3 novembre 2010

Préparation des activités et réalisations (visuels) en vue de la semaine festive

Verviers sera ville des mots du 12 au 20 mars 2011.
Depuis la mi-septembre 2010, de nombreuses personnes et structures ont été contactées pour prendre part aux préparatifs de cette semaine de la langue française. Toutes ont en commun l'intérêt pour la langue française et/ou pour la thématique développée en 2011 autour de 'solidarités'.
Une trentaine de projets sont déjà en chantier, tandis qu'une vingtaine devrait encore se préciser, soit plus de cinquante actions et réalisations préparées par près de septante partenaires.
Verviers ambitionne de rayonner au delà de ses limites territoriales, et, pour ce faire, a contacté les centres culturels des communes avoisinantes.
C'est également dans cette optique de décentralisation que les entreprises du zoning des Plenesses, situé à cheval sur Dison, Thimister-Clermont et Welkenraedt, ont été contactées : une contribution financière de 50€ par structure est sollicitée. Ces fonds permettront de développer une action 'ville des mots', encore à déterminer en fonction du nombre total de sponsors, sur le zoning. En cas de gros succès, on pourrait même aussi implanter un visuel 'ville des mots' sur le zoning.
Vous découvrirez les partenaires du projet 'ville des mots', en ce compris les entreprises sponsorisant, sur le blog, où elles vous seront présentées au fil des semaines...

mardi 12 octobre 2010

Abondance

Du 13 au 17 ocotbre 2010, c'est la fureur de lire.
Le 16 est le seul samedi de la période. Il attire donc nombre d'activités liées au livre, signalées ou non dans l'agenda diffusé par la Communauté française de Belgique :

Outre le mega atelier d'écriture à Liège, déjà renseigné dans un article précédent, on trouve en 'off ' :

- la séance de dédicace autour du guide littéraire de Verviers que publie l'écrivain d'origine verviétoise Guy Delhasse, le 16 ocotbre 2010 au Fil d'Ariane. A ce propos, on relira l'insertion du 23 août 2010 sur http://auxartsetcverviers.blogspot.com/ qui évoquait les auteurs régionaux.


On y liera le projet que s'est assigné Arnold Couchard en guise de collaboration à Verviers, ville des mots 2011 : réalisation d'une quinzaine de panneaux reprenant des textes d'auteurs de la région dans lesquels se trouvent les mots choisis par la Communauté française de Belgique pour amplifier le thème (solidarités) : fil et complice. Nous verrons donc fleurir ses panneaux dans les vitrines verviétoises la semaine du 12 au 20 mars 2011.
Arnold Couchard est écrivain et dessinateur ; il est aussi bien connu pour le rendez-vous des écrivains, qu'il organise régulièrement à Verviers depuis 2005. Son dernier né : Dérisoires supputations (Ed Noctambules). Verviers, ville des mots active un lien permanent vers le site consacré aux lettres.

- La foire du livre politique à Liège, les 16 et 17 octobre 2010. Le 16, elle propose notamment un débat sur les modes d'expression culturelle des revendications des travailleurs, au départ de l'exemple liégeois dans les 70'. Un groupe de verviétois est attendu : inscrivez-vous auprès de michele.corin@ccrv.be

Enfin, le 16 à 20 heures, l'AGAV (association des guides de l'arrondissement de Verviers) guide une visite nocturne au cimetière de Verviers...prélude à la fête anglophile d'halloween ?
Renseignements : 087/67.97.42 - PAF 3€ - RV rue de la Cité

Le choix d'une activité culturelle ce 16 octobre s'avère difficile...

dimanche 10 octobre 2010

Pourquoi on parle le français (ou presque) à Verviers? (III)

3ème partie : La fin de l’empire
Le Vème siècle est celui de l’effondrement du pouvoir romain, sous l'effet des invasions germaniques et principalement des Wisigoths. Pour la Belgique, c’est celui de la grande expansion des Francs. En 406, lorsque de nouvelles masses de Germains franchissent le Rhin et pénètrent en armes dans l'empire romain, ils ne rencontrent plus guère de résistance. En fait, les légions romaines partent défendre l’Italie et délaissent la Germanie.
Plus à l’ouest, Clodion le Chevelu (Franc Salien) en profite pour installer aisément les Francs à Tournai et à Cambrai en 428-431, suite à un compromis passé avec le général romain Aetius. Les Francs sont toujours officiellement au service de l’empire qui n’a plus que quelques décennies à vivre (fin en 476 - Ravenne est devenue la capitale de l’empire moribond en 404).
Dans les régions les plus au nord, la langue des Francs se répand. L’inscription en alphabet runique de Bergakker (Tiel) trouvée en 1996 sur une épée est considérée comme la phrase la plus ancienne en néerlandais (425-450).En participant, avec les Romains, à la victoire sur les Huns aux Champs Catalauniques (près de Troyes), les Francs de Mérovée deviennent en 451 les maîtres du nord de la Gaule.
Mais dans la seconde moitié du Vème siècle, les Francs Saliens sont supplantés à l’est de la Belgique par les Francs Rhénans (qui regroupent les Francs de Francfort et les Francs Ripuaires de Cologne). En 500, les Francs Rhénans atteignent Metz. C’est Clovis qui réunit les Francs en 508, l’union faisant la force face aux Wisigoths (qui occupent l’Aquitaine) et aux Alamans (qui occupent le sud de l’Alsace et de la Lorraine).
Le vieux-néerlandais a supplanté le celte et le latin dans le nord de la Belgique : plus tard, on l’appellera le limbourgeois ; il s’étendra jusque Eupen.
Après 460, sous l’action des Francs Rhénans, le moyen-allemand, séparé par la suite progressivement du bas-allemand (auquel se rattache le vieux-néerlandais) de part et d'autre de la ligne Ligne de Benrath, s’implante à Raeren - Eynatten - Hauset. Le francique mosellan, qui fait également partie du moyen-allemand, s’introduit à Saint-Vith et aux alentours.
nb: dans les cantons de l’est, la situation actuelle - recul du limbourgeois - résulte des conditions de l’intégration à la Prusse, des suites de la 2ème Guerre mondiale et bien entendu de la création des institutions de la Communauté germanophone qui diffuse l’allemand ‘standard’ (voir à ce sujet les travaux de Léo Wintgens).
On retrouve les mêmes interrogations quant à l’influence ‘miraculeuse’ des Francs sur le développement du moyen-allemand dans l’est de la Belgique, au Grand-Duché et dans le nord de la Lorraine, considérant que les historiens contestent à présent la présence massive de ces Francs non saliens dans ces régions.
En tout cas, l’expansion progressive des Francs vers le sud de la Gaule (en jouant sur les divisions entre Burgondes et Wisigoths) n’a pas été suivie par l’introduction de la langue franque sur l’ensemble du territoire. Durant les siècles, la colonisation romaine avait été infiniment plus importante dans l’actuelle France que dans les zones septentrionales en deçà du Rhin. Après une période de bilinguisme germano-latin, la plupart des colons francs se latinisèrent mais pas l'aristocratie franque qui continua d'employer sa langue.
Clovis est un général romanisé parlant le francique. Clovis n'a pas fait la guerre à la population gauloise. Son action est de préserver les structures romaines en Gaule (l’aristocratie gallo-romaine). Il reçoit les insignes royaux de l’empereur d’Orient Anastase qui cherche une alliance contre les Ostrogoths qui occupent l’Italie (jusque 557).

Sous l’impulsion du roi Baduila (surnommé Totila, "l’Immortel"), les Ostrogoths réalisent en 543 une réforme agraire de type égalitaire en faveurs des paysans italiens.
Aux yeux de l’Eglise, Totila sera un des 'nefandissimi', un monstrueux ennemi, au même titre qu’Alaric et Attila.


La fin de l’empire romain peut-elle s’expliquer par l’effondrement de l’esclavagisme ? Dans tous les cas, les ‘invasions barbares’ apportent les germes d’un nouveau régime social dans lesquels les esclaves deviennent des personnes : les serfs qui ne peuvent être chassés de leur terre. En contrepartie, ils doivent verser une partie du fruit de leur travail à un seigneur local. C’est sous Charlemagne que le nouveau régime va s’étendre et supplanter l’ancien.
A la mort de Clovis (511), la région de Verviers est plongée dans le royaume d’Austrasie jusque 751.
Les Francs croyaient aux dieux nordiques (à Asgard et à Wotan, le dieu principal). En prétendant représenter la continuité de l’empire d’Occident, l’élite franque s’associe à la nouvelle puissance de l’Eglise catholique. Quand au peuple, il ne partage pas nécessairement le même enthousiasme comme en témoigne l’aventure de Saint Eleuthère à Tournai (mort en 531).
La christianisation de nos contrées, après avoir été interrompue durant la première période franque, n’a véritablement recommencé qu’au VIIème siècle, sous l’impulsion de Saint-Eloi (ministre de Dagobert 1er) qui envoya Saint-Remacle (né en Aquitaine) fonder en 648 un monastère à Malmédy et puis en 651 l’abbaye de Stavelot, qui reçut des terres des rois francs (diplôme de Childéric II, 670).

vitrail de l'église de Saint-Léger sous Cholet (Maine et Loire) : Childéric et son frère Saint-Léger


Avec la disparition de tout lien centralisé, le latin vulgaire disparaît progressivement au profit d’une variété locale dont proviendra le wallon influencé plus ou moins par la langue des Francs. Stavelot semble un centre de maintien de la langue romane.
[A suivre]

samedi 9 octobre 2010

Mots publics perdus (suite)




Les enseignes d'anciens lieux,

rue Victor Besme
 et de métiers moins présents qu'autrefois

rue de la Filature

rue des Chapeliers
rue Victor Besme
rue Jules Feller

résistent plus ou moins à l'usure.

Qui se souvient de la plaque située en bord de Vesdre, dont l'inscription dévorée par la rouille requiert les compétences d'un archéologue industriel ?
jonction des rues entre les Ponts et des Chapeliers

L'introduction de l'anglais comme langue du commerce ne date pas d'hier :

angle des rues des Chapeliers et des Fouleries

Percevant ces degrés divers de résistance tant des labels que des activités, l'on touche à la grandeur et à la misère du sentiment d'éternité.

lundi 4 octobre 2010

Un blog ami

Liège 28 manifeste son intérêt pour 'Verviers, ville des mots 2011' et nous écrit : "Avec un choeur de complices harmonieusement réseauté en cordée au fil de la main, solidarités des mots aux agapes accueillante(s) de Verviers"
Liège 28 fait couramment référence à des aspects linguisitiques (voyez par exemple les articles des 27 juin, 17 juillet et 19 août 2010). Pour le plaisir d'y lire les petits billets souvent humoristiques, toujours truffés d'informations ou d'enseignements, le blog bien conu des liégeois et de nombreux autres lecteurs s'affiche en lien sur 'Verviers, ville des mots 2011' : le lien amical entre nous s'établit désormais d'un simple 'clic'.  

dimanche 3 octobre 2010

Les mots publics perdus



Toute promenade dans les rues de Verviers est l'occasion de lire les enseignes d'antan, traces des activités passées. Le lettrage typé des années 1930 n'est pas celui des années 1970 : le bâti ancien laisse percevoir un écho, des modes de vie resurgissent.
Ainsi, sans que nous y prêtions attention, Verviers est déjà parée de mots.
Voici quelques illustrations cueillies sous le soleil automnal. D'autres suivront...

rue de l'Epargne

rue du Prince

rue du Prince
rue Hombiet 








A classer hors série, cette inscription contemporaine que l'on pourrait malicieusement traduire par : "chien perdu?"

rue des Hougnes