jeudi 6 juin 2013

Elle a écrit...(10)


Félix Valotton, le Mensonge, 1898 (Museum of Arts, Baltimore)
Elle ne l’a pas quitté des yeux, bravement. Il a d’abord eu l’impulsion de mentir. Pourquoi tout gâcher ? Mais il a peur de sa détermination à elle. Puis il se dit qu’elle est assez mordue, au fond, et qu’il y a de bonnes chances pour qu’elle se montre bonne joueuse. Après tout, ce n’est pas pour une nuit d’amour qu’ils sont indissociables ! Il se décide donc à lui dire la vérité, considérant que ce sera encore plus commode par la suite, une des deux saura, il ne devra mentir qu’à l’autre. Il lui explique qu’il a connu Silvana à peu près en même temps qu’elle, et qu’ils en sont au même stade. Qu’il est aussi attiré par l’une que par l’autre, et veut juste le temps d’être sûr avant de faire son choix. Qu’il préfère, tout compte fait, avoir dû le lui dire car il n’aimerait pas lui mentir. En lui-même il se dit qu’il n’est pas mauvais, puisqu’elle sait, qu’il lui fasse penser que son inclination va vers elle et qu’il préfère être honnête avec elle. Diane a la bouche ouverte de stupeur. La colère empourpre ses joues et fait luire ses yeux. Elle pose les mains sur les hanches, redresse le buste, passe à l’attaque, élevant la voix. « Mais enfin, qu’est-ce que c’est que cette histoire à la con ??? Tu te prends pour Casanova, ou quoi ? Tu penses que tu es si irrésistible qu’on va toutes les deux faire des concours de beauté et d’amabilité pour gagner le premier prix ? »

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